Chers amis de la liberté scolaire,
Ce matin, Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education Nationale et de la Jeunesse, a annoncé les modalités selon lesquelles les lycéens de France devraient passer le Baccalauréat cette année.
Alors que les élèves des lycées publics et privés sous contrat vont pouvoir passer leur bac en contrôle continu (avec les notes de l’année, hors confinement), les élèves des établissements hors contrat vont devoir attendre le mois de septembre pour passer leurs épreuves, dans le cas d’épreuves classiques en présentiel.
Cette décision est fortement rejetée par les élèves, familles et établissements scolaires concernés (bac général, technologique et professionnel, brevet) car :
– il sera bien plus difficile d’obtenir son baccalauréat ainsi, mais ce sera pourtant officiellement le même bac (discrimination) ;
– les élèves du hors-contrat passeront en dernier dans le système Parcoursup (l’absence de validation du bac en juin bloquant leur dossier) et n’auront que très peu de chances de pouvoir accéder à l’établissement supérieur qu’ils souhaitent : c’est une discrimination dans l’accès au service public de l’enseignement supérieur ;
– les élèves et les professeurs du hors-contrat vont devoir travailler tout l’été et enchaîner sans repos l’année scolaire suivante, après un troisième trimestre déjà éprouvant ;
– il n’est pas certain que les conditions sanitaires soient réunies en septembre pour que le bac ait effectivement lieu, ce qui fait peser une incertitude supplémentaire ;
– les élèves du hors-contrat vont commencer leur année scolaire prochaine en retard et fatigués, ce qui les pénalisera ;
– les élèves du hors-contrat n’auront pas de système de rattrapage (alors que les autres élèves auront l’oral de rattrapage de juillet et celui de septembre) : Comment envisager une session de rattrapage pour les “candidats du rattrapage” ?
– psychologiquement, faire passer le bac aux élèves du hors-contrat en septembre en même temps que les élèves en rattrapage leur renvoie une image dégradée d’eux-mêmes.
Nous demandons au gouvernement de revenir sur sa décision très vite et de permettre aux élèves du hors-contrat de passer le bac pour cette année en contrôle continu. Dans la mesure où les établissements privés hors contrat sont désormais contrôlés très sérieusement (depuis la loi Gatel d’avril 2018), il est absurde qu’on ne reconnaisse pas la capacité de ces établissements à délivrer des notes dans le cadre du contrôle continu. D’ailleurs, c’est bien sur la base de ces notes de contrôle continu que Parcoursup et l’intégration dans le cadre de l’enseignement supérieur se réalisent. Elles peuvent donc servir sans problème de base pour la délivrance du bac ou du brevet en contrôle continu dans le hors-contrat.
A l’heure où l’union nationale devrait primer, cette décision du Ministre est un coup bas, une injure au bon sens et une attaque particulièrement inique.
Nous appelons tous les candidats, les parents d’élèves, les professeurs et les directeurs d’écoles hors contrat à se mobiliser avec nous pour conduire le Gouvernement à revenir sur sa décision.
Nous indiquerons demain les actions concrètes que nous proposons.
Anne Coffinier